L'aire circumcaribe
L'Amérique Centrale
Civilisations de Cocle, de Veraguas, de Chiriquì et de Darien
Les civilisations ayant vécu en Amérique Centrale sont difficilement cataloguables dans le sens où elles présentent à la fois des éléments mexicains suffisamment nombreux pour qu'on les associe à l'aire méso-américaine (surtout au nord) mais aussi quelques éléments ressemblant plus à des caractéristiques de l'Amériques du Sud. C'est finalement l'absence totale de certains éléments communs aux civilisations des autres aires qui font que les civilisations d'Amérique Centrale sont rattachées à l'aire circumcaribe.
En effet, on ne rencontre nulle part de pyramide faisant office de soubassement pour les temples, ni de colossales architectures en pierre, qui font pourtant l'apanache des civilisations de l'aire méso-américaine.
Les Antilles
Les îles des Antilles sont les premières ayant été découvertes par Christophe Colomb en 1492. Il accosta en effet sur les îles de Cuba et d'Haïti et c'est lui qui donna à l'archipel des Antilles le nom encore usuel d'Indes Occidentales. Au moment de la conquête, toutes les îles de l'archipel étaient habitées par deux peuples de langues différentes : l'arawaks et le karib.
Les populations de langue karib semblent être arrivées dans l'archipel une centaine avant la conquête, mais n'ont laissé que très peu de trace. Il est assez courant de leur attribuer des haches larges et arrondis dont la majorité a été trouvé en guadeloupe.
Les populations de langue arawak peuplaient les Grandes et Petites Antilles depuis bien plus longtemps que celles de langue karib et y avaient développé une civilisation remarquable. L'île de Cuba quand à elle étaient peuplées par les Taïno, et les Ciboneys, tous de langue arawak.
Les Ciboneys
On sait peu de choses des croyances et mode de vie des Ciboneys. Pêcheurs vivant dans des cavernes et se peignant le corps, leur outillage à base de bois, de pierre et de coquillage était très primitifs, et ils ne connaissaient pas l'agriculture. Les fouilles sur l'île de Cuba ont néanmoins été beaucoup plus bavardes en ce qui concerne la civilisation Taïno.
Les Taïno
Au contraire des Ciboneys, les Taïno pratiquaient l'agriculture sur brûlis, notemment celles du manioc, des patates douces et du maïs qu'ils consommaient grillé ou vert. Ces différentes cultures constituaient la base de leur économie.
Les Taïnos habitaient dans des villages dont la population pouvaient atteindre 5000 habitants. Les habitations caractéristiques, les buhio, petites huttes majoritairement de forme circulaire aux murs en poteaux de bois et roseaux et aux toits de chaume, y étaient organisées autour d'une place centrale. Cette place servait beaucoup pour le jeu de balle très répandu et hérité de l'aire mésoaméricaine et les rencontres inter-village étaient assez fréquente. Les chef de chaque village choisissaient eux-mêmes de quel chef territorial le village dépendait, et formait ainsi le premier maillon d'une chaîne arostocratique qui dominait les autres calsses soiales dont faisaient partie les paysans, les artisans et les esclaves.
Les Taïnos étaient animistes, c'est à dire qu'ils attribuaient un esprit aux animaux, aux phénomènes naturels et à la mort. Les Taïnos rentraient en contact avec ces esprits par l'intermédiaire de petites idoles appelées zemis, considérées comme le "lieu de résidence" en quelques sortes des esprits. Chaque taïno possédait au moins un zemi qui pouvait prendre des formes très diverses ; de la représentation de plante ou d'animal aux formes antropomorphe, certains zemis étaient même grotesques. Les zemis des chefs avaient des pouvoirs particuliers et étaient installés dans des temples en bordure de village. Pour s'attirer leur faveur, les Taïnos les célébraient par des danses cérémonielles et des offrandes de nourriture, notemment à l'occasion du mariage et du déces de leur propriétaire.
L'adoration des petites idoles a surement un rapport avec le remarquble développement de la sculpture chez les taïnos. Si leur maïtrise de la céramique était assez mauvaise, les taïnos travaillaient particulièrement bien le bois et la pierre. Les objets sculptés les plus typiques sont des colliers de pierre et des pierre à trois trois pointes aux styles très variés dont on suppose qu'il sagit de zemis. Parmi les objets usuels, on retrouve chez les taïnos de nombreuses haches monolithiques dont certaines s'apparentent aux haches de la civilisation Tairon (nord de la Colombie). Les Taïnos de haut rang possédaient aussi des fauteils en bois à dossier incurvé, antropomorphes ou zoomorphes, appelés duho.
Le Nord de la Colombie
Côte de la mer des Caraïbes
C'est à Puerto Hormiga, site au sud-ouest de Carthagène, sur la côte ouest de la mer des Caraïbes, que l'on a retrouvé l'une des plus anciennes céramiques d'Amérique.
Elle daterait de 3000 av. J.C. et est particulièrement primitive. A Barlovento, site au nord-ouest de Carthagène, on a retrouvé des vases sphériques décorés de motifs curvilinéaires incisés, typiques de la région, que l'on date de 1500 av. J.C.
Enfin, une population d'agriculteur cultivant le manioc auraient vécu dans cette région aux alentours de l'an 1000 av. J.C.
Sierra Nevada de Santa Marta
La Sierra Nevada est une cordillère isolée d'altitude très élevée. La civilisation de Tairona s'y est développé du IXème siècle à la conquête espagnole. Sa présence se traduit par les vestiges de villages entiers avec plates-formes pour logements, places cérémonielles, ponts, routes et réservoirs d'eau. Le travail de la pierre y est particulièrement développé et diverse, on y retrouve entre autres des hache semblables à celles des Antilles. La céramique est de même très variée, l'industrie de l'or s'inspire de celle du Panama.
Les traditions précolombiennes de la Sierra Nevada de Santa Marta se perpétuent de nos jours chez les Indiens Kogi qui utilisent encore des objets fabriqués par les civilisations anciennes.
Le Venezuela
Les fouilles au Venezuela sont beaucoup plus récentes que la moyenne (années 90). La situation géographique du Venezuela en fait un carrefour entre les plus grandes civilisations, ce qui se ressent dans les influences des peuples précolombiens qui y vécurent.
En céramique, on trouve, succédant à un style très ancien mal connu, un style "blanc sur rouge" (comparable aux céramiques antiques grecques) vers 1000 av. J.C.. A ce style se superpose le style Barrancas qui aurait prédominé jusqu'au début de notre ère. Ce dernier est caractérisé par une décoration en relief, notamment sur les bords des récipients, ce qui peut être apparenté au style des Taïno dans les Grandes Antilles. Le style Barrancas se caractérise aussi par des statuettes anthropomorphes stylisées qui présentent une tête trop large. Les pieds sont élargis, apparemment pour l'équilibre de la statuette.
Les pendentifs en pierre retrouvé sur les différents sites venezuliens (principalement à côté du lac Valencia) sont semblables à ceux qu'utilisent encore les Indiens Kogi ou Kàggaba de la Sierra Nevada de Santa-Marta, un peu plus au nord, mais dans la même zone culturelle.